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Rosen zum Valentinstag: ein vergiftetes Geschenk?

CELL / Debora Paolini

6 Min. Lesen

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14. Februar 2025

Rosen zum Valentinstag: ein vergiftetes Geschenk?

(Psssst… offrez plutôt des hellébores !)

 

La Saint-Valentin, c’est le moment des déclarations enflammées, des petits mots doux et… des roses. Ces fleurs, symbole ultime de l’amour, sont partout en février. Au Luxembourg, pays fier de ses roses, cette tradition prend une dimension particulière.  Alors, selon vous, est-ce vraiment une bonne idée d’offrir des roses qui viennent de l’autre bout du monde et dont la production pèse lourd sur la planète ? Spoiler alert : pas vraiment.

Derrière cette pratique romantique se cache une réalité moins idyllique : l’impact écologique de la production et de la distribution des roses. Entre l’utilisation intensive de pesticides, la consommation d’énergies fossiles et la destruction de la nature, offrir des roses pour célébrer l’amour peut paradoxalement nous nuire.

Les roses luxembourgeoises : un patrimoine à préserver

Les roses luxembourgeoises sont une fierté nationale, incarnant un héritage culturel et horticole précieux (1). Les associations Lëtzebuerger Rousefrënn und Patrimoine Roses pour le Luxembourg(2) préservent et valorisent ce patrimoine, en mettant en avant des variétés locales et en sensibilisant le public à leur importance. Les roses ne sont pas seulement des fleurs : elles représentent une partie de l’identité luxembourgeoise.

Le côté obscur des roses

Cependant, la majorité des roses offertes à la Saint-Valentin au Luxembourg ne sont pas locales. Les fleurs vendues sont importées à environ 90 %. Elles proviennent de pays comme les Pays-Bas, le Kenya ou l’Equateur, où elles sont cultivées sous serre. La culture de ces fleurs, c’est une vraie usine à gaz (littéralement) : chauffage ou climatisation aux énergies fossiles, éclairage artificiel, transport par avion puis camions frigorifiques… On pourrait croire que les fleurs cultivées aux Pays-Bas sont moins polluantes, mais c’est malheureusement faux. Le bilan carbone d’une rose cultivée en pleine terre au Kenya est 6 à 10 fois inférieur à celui d’une rose cultivée sous serre chauffée au Pays-Bas. Leur culture intensive est associée à l’utilisation massive de pesticides. Ces produits phytosanitaires ont des conséquences désatreuses pour notre environnement, et également pour notre santé. Récemment en France, Emmy, une enfant de 11 ans, est décédée d’un cancer suite à l’exposition aux pesticides de sa mère, fleuriste, pendant sa grossesse (3).

Emmy est le premier enfant dont le décès est reconnu par le Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP). Le FIVP a admis « le lien de causalité entre la pathologie [d’Emmy] et son exposition aux pesticides durant la période prénatale ».

Les travailleurs agricoles souffrent également de cette exposition aux pesticides. Certains pesticides, interdits d’utilisation dans l’Union Européenne, continuent à être utilisés dans d’autres pays. Ces pesticides, bien qu’interdits d’utilisation dans l’UE, sont parfois produits dans les pays de l’UE puis exportés (4).

Ironie du sort ?  Ils reviennent ensuite avec les fleurs qui ornent nos salons.

Les roses, bien que symboles d’amour, sont devenues malgré elles des vecteurs de pollution et de destruction environnementale. Offrir des roses, c’est donc participer à un système qui détruit ce qu’elles sont censées représenter. Dans son reportage photo intitulé Beautiful Poison primé par le World Press Photo(4), le photographe Cristopher Rogel Blanquet montre des personnes et des paysages dévastés par l’agriculture intensive au Mexique, contrastant fortement avec la beauté éphémère des fleurs coupées. Au Luxembourg, où la nature est si importante, ce paradoxe est encore plus frappant.

Des alternatives écologiques pour la Saint-Valentin

Heureusement, il existe des alternatives pour célébrer la Saint-Valentin tout en respectant la planète. Voici quelques idées :

1. Privilégier les fleurs locales et de saison : Bon, en février, les roses locales, c’est mort. Enfin, pas tout à fait ! Il existe la « rose de Noël », ou hellébore (illustrée en couverture), une magnifique fleur d’hiver qui n’est pas officiellement une rose, mais qui en a l’air, et qui a tout autant de charme… il y a aussi d’autres fleurs qui poussent en hiver : skimmia, daphné… Des initiatives comme Botanika oder Kapenaker Blooms proposent des fleurs cultivées au Luxembourg. Ces productrices locales mettent en avant des variétés adaptées au climat luxembourgeois ! Vous avez aussi la possibilité d’aller chez des pépiniéristes locaux ou de collecter vous-même des végétaux dans la nature pour faire une décoration florale personnalisée.


2. Opter pour des cadeaux durables : Si nous voulons offrir des roses malgré tout, pourquoi ne pas contribuer à notre patrimoine floral en même temps ? En offrant par exemple un rosier entier en pot, d’une variété luxembourgeoise ? Et si vous prenez des rosiers avec des fleurs au coeur ouvert, c’est encore mieux. Vous montrerez également votre amour pour les pollinisateurs qui pourront se nourrir de leur nectar ! Une autre option pour offrir des roses est de les offrir séchées. Hé oui, ce n’est pas la période pour les cueillir fraîches, mais séchées, elles feront une déco sympa et dureront plus longtemps dans la maison.


3. Faire une promenade bucolique : Plutôt que d’offrir des fleurs coupées, pourquoi ne pas partager une balade en pleine nature ? Les paysages luxembourgeois sont parfaits pour une escapade romantique. De plus, cela permet de renouer avec la nature et de prendre soin du vivant. L’asbl Patrimoines Roses pour le Luxembourg propose d’ailleurs des itinéraires pour visiter les roseraies luxembourgeoises !


4. Apporter du soin (care) dans nos relations : La Saint-Valentin, c’est avant tout l’occasion de montrer de l’attention et de l’affection à sa.on partenaire. Alors, plutôt qu’un bouquet de roses, pourquoi ne pas préparer un repas fait maison, écrire une lettre ou organiser une activité ? C’est simple, authentique et ça fait plaisir. Et, sans entrer dans le sujet ici, ça permet de sortir de la vision consumériste de la Saint-Valentin.

Conclusion : réconcilier amour et écologie

Offrir des roses pour la Saint-Valentin est une tradition profondément ancrée dans notre culture, mais elle doit évoluer pour s’adapter aux enjeux écologiques actuels. Au Luxembourg, où les roses sont un patrimoine précieux, il est d’autant plus important de repenser cette pratique pour la rendre plus durable. En choisissant des alternatives locales, écologiques ou expérientielles, nous pouvons célébrer l’amour tout en préservant la nature. Après tout, quoi de plus romantique que de montrer son amour pour la planète en même temps que pour sa.on partenaire ? 🌹💚

 



Quellen

1: https://www.virgule.lu/luxembourg/les-roses-luxembourgeoises-une-fierte-nationale-a-connaitre-et-perpetuer/14318064.html
2 : rousefrenn.lu und https://patrimoine-roses.lu/lassociation/
3: https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/10/09/les-fleuristes-victimes-ignorees-d[…]ait-mise-en-garde-ma-fille-serait-encore-la_6347116_3244.html
4 https://www.worldpressphoto.org/collection/photo-contest/2023/Cristopher-Rogel-Blanquet/4https://www.humanite.fr/feminisme/capitalisme/la-saint-valentin-ou-lamour-a-lere-de-lultra-capitalisme5 https://patrimoine-roses.lu/jardins-a-visiter/https://www.washingtonpost.com/opinions/interactive/2024/valentines-day-flowers-roses-climate-change/

 


Aline

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