Marche pour la Terre 2025 : « our power, our planet l’humain et la planète au cœur des priorités
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Marche pour la Terre 2025 : « our power, our planet » l’humain et la planète au cœur des priorités
Luxembourg, 23 avril 2025
Hier, le 22 avril 2025, plus de 150 personnes se sont rassemblées à Luxembourg-Ville pour faire entendre un message clair : la véritable urgence est climatique, et l’heure n’est plus aux demi-mesures mais à une transformation profonde et juste de notre société. À l’appel de plus de vingt organisations de la société civile, parmi lesquelles CELL, Greenpeace Luxembourg, ASTM, Kliko, Amnesty International Luxembourg, Mouvement Écologique, Frères des Hommes, OGBL, Youth4Planet et Seniors for Climate, la Marche pour la Terre 2025 a pris son départ depuis la Place de l’Europe dans une ambiance déterminée, chaleureuse et résolument tournée vers l’action collective.
Témoignages publics : l’humain au cœur de l’urgence
Le lieu de départ ne devait rien au hasard : l’événement a débuté sur la Place de l’Europe, un site hautement symbolique, situé face au ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité.
Comme l’a souligné Anna Topliyski de CELL : « C’était important de le faire ici, symboliquement, devant le ministère. Occuper cette place, c’était aussi donner une voix à toutes ces histoires liées au changement climatique. On sait qu’elles existent — ce sont des statistiques, des chiffres parfois alarmants — mais on oublie souvent qu’elles parlent de personnes comme nous, tout près de nous. »
Avant même le départ de la marche, la Place de l’Europe s’est transformée en musée climatique vivant, où plusieurs citoyen·nes ont partagé leur vécu face à la crise climatique à travers des récits poignants, des objets chargés d’émotion, des lettres, des poèmes et des images. Ce moment de partage s’est prolongé à l’arrivée à la Place Guillaume II, lors d’une cérémonie symbolique, où des dizaines de personnes ont écouté ces témoignages et découvert des histoires profondément humaines, révélant l’impact concret du dérèglement climatique sur la vie quotidienne de chacun.
Parmi les témoignages, celui d’Esmeralda, une jeune femme qui a partagé son expérience des inondations à Verviers, en Belgique. « Cet événement a marqué un tournant pour ma santé mentale » a-t-elle confié. «Des milliers de personnes se sont retrouvées sans logement ou contraintes de vivre dans des conditions déplorables : moisissures, absence d’électricité, sans chauffage ni eau chaude»
Une étudiante de Venise a rappelé la brutalité d’une tempête au cours de laquelle plus de 80% de la ville a été submergée. « Le matin suivant, la ville semblait irréelle, silencieuse, seulement troublée par les sirènes d’alerte. Dans les jours qui ont suivi, les rues étaient jonchées de meubles pourris et d’appareils détruits ; artisans, libraires et habitants tentaient désespérément de sauver ce qui pouvait encore l’être. »
Marie-Béatrice, ambassadrice du Pacte europeen pour le climat, partage : « Notre maison au Luxembourg, au bord de l’Alzette, a été inondée en 2021. L’année suivante, le canyon du Verdon, qui alimente le lac près de notre maison familiale, s’est complètement asséché. » Deux événements qui l’ont profondément marquée « J’observe désormais les oiseaux, les arbres et les insectes avec une forme d’inquiétude, de peur de les voir disparaître. »
Revenue dans son village natal au Luxembourg après vingt ans à l’étranger, Nadège a constaté avec douleur la disparition silencieuse des insectes qui, autrefois, peuplaient son jardin d’une infinie diversité. « Je cherche désespérément cette vie qui animait nos fleurs, nos légumes, nos arbres… Mais les insectes se sont envolés, laissant derrière eux un vide. » a-t-elle raconté, la voix chargée d’émotion.
Ce ne sont là que quelques-unes des histoires qui, tout au long de la marche, ont donné corps et humanité à ce que l’on observe trop souvent de loin, avec distance. Portés avec sincérité et courage, les témoignages ont rappelé que la crise climatique n’est pas qu’une affaire de chiffres choquants ou de projections abstraites : elle affecte déjà nos vies.
Une marche pour la justice et la transformation
Portant haut des pancartes créées lors des ateliers artistiques du début d’après-midi, les participant·es ont traversé la ville jusqu’à la Place Guillaume II, scandant des appels à :
- une sortie accélérée des énergies fossiles,
- une justice climatique mondiale reconnaissant l’impact disproportionné sur les populations du Sud,
- une transition juste, qui n’exclut personne,
- une responsabilisation ferme des pays industrialisés à la COP30.
La Marche pour la Terre 2025 a aussi dénoncé, à travers ses slogans et discours, les fausses réponses à la crise : la montée du populisme climatique, l’illusion du tout-technologique, et la dérive sécuritaire au détriment de la coopération internationale.
Marc Cascant, membre du conseil d’administration de Greenpeace, a rappelé que « les catastrophes climatiques ne frappent pas au hasard : ce sont souvent les populations les plus vulnérables qui en payent les prix les plus lourds. « Dans le Pays Valencien, par exemple, ce sont les quartiers populaires qui ont été les plus durement touchés, avec peu de moyens pour se relever. Face à ces injustices, il a réaffirmé l’urgence d’une transition écologique juste, qui place l’humain et la planète au cœur des priorités : « Nous exigeons des politiques ambitieuses pour réduire les émissions, renforcer les infrastructures face aux événements climatiques extrêmes, et garantir une justice climatique pour toutes et tous. »
Une participante à la marche partageait le même constat. À la question « Pourquoi êtes-vous ici ? », elle a répondu : « Je trouve que c’est important d’être là, surtout devant le ministère de l’Environnement. Ce ministère doit pousser à l’action : d’abord pour prévenir ces catastrophes, en préservant les écosystèmes et en réduisant les gaz à effet de serre, mais aussi en préparant des plans d’urgence pour que, si elles surviennent, nous soyons prêts. »
Une mobilisation large et intergénérationnelle
Familles, jeunes, travailleurs, activistes, citoyen·nes engagé·es : toutes les générations étaient représentées pendant la Marche pour la Terre. La diversité des voix présentes montre qu’au Luxembourg aussi, l’engagement pour la justice climatique transcende les divisions et devient une cause commune.
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